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Déménagement en enfer

La première décision à prendre lorsqu’un déménagement se profile à l’horizon c’est de savoir si on va tanner une fois de plus ses potes pour descendre du troisième étage la machine à laver et sécher le linge, celle qui pèse quatre tonnes et demie, qu’on s’est offert avec son premier salaire afin de sortir enfin de la condition infamante de l’être humain qui amène ses vêtements au Lavomatic de la rue de Charenton ou Dugommier, suivant l’endroit où il habite dans le douzième arrondissement de Paris.

Dieu sait que j’ai sollicité plus d’une fois les bonnes volontés – tout comme elles m’ont sollicité – pour remplir un camion Europcar à moins d’un euro / jour comme le promet la pub, sauf que le jour où on le loue c’est 99 euros la demi-heure (et l’essence n’est pas comprise), avec des caisses de DVD jamais vus, de livres jamais lus, de CD jamais écoutés et une vaisselle innombrable qui n’a jamais vu la trace d’un moindre aliment.

Cette fois-ci, je m’étais imposé une contrainte : trouver dans la somme d’argent considérable que la banque comptait me prêter pour financer mon achat un fonds de soutien à la survie du petit artisanat, à savoir trouver de quoi payer un déménageur. 800 euros sur 130 000, ça devait être jouable quand même.

Ni une, ni deux, mon petit cœur ballant et moi nous sommes mis à la recherche du meilleur rapport qualité-prix et pour ce faire, j’ai appelé les seuls amis que je connaisse qui ne fussent jamais assez fortunés pour se payer le luxe de recourir au service d’un déménageur. Et voici qu’il me conseille Machin qui vient, qui est super sympa, mais qui ne transporte pas les pianos. Or, de piano, il y en a un, et je n’ai pas l’intention de le porter en raison de ma discopathie L5-S1 – Touché, il a encore coulé mon porte-avions – et de son poids.

Finalement, je me rends sur internet pour trouver un déménageur prêt à tout faire en deux temps trois mouvements.

Et je tombe sur la société Niagara Déménagement (en fait, ce n’est pas Niagara, ce sont d’autres chutes fort célèbres). J’appelle et rendez-vous est pris avec M’sieur Guéridon, commercial de son état, speed de nature, qui – hop, hop, hop – estime à 20 le cubage à la louche. La négo commence, et j’arrive à 1100 euros pour le transport du bazar avec le piano. On discute sur le « portage », opération qui consiste à estimer le nombre de mètres que les déménageurs doivent parcourir pour se rendre depuis le logement jusqu’au camion, je l’informe qu’il y a un ascenseur, mais que le piano ne rentre pas dedans. « Pas de problème, monsieur, on part sur une base formule éco, ça vous fait 1096 euros parce qu’aujourd’hui, on fait promo sur les cartons donc je vous les compte pas », « c’est bien aimable à vous », que j’y réponds.

En une petite demi-heure, l’affaire est bouclée, il s’en va dans sa petite Twingo avec mon joli chèque de 30% à la commande. Et ne reste plus qu’à attendre.

Le 2 avril, trois semaines plus tard, c’est le grand jour, tout est dans les cartons. J’avais appelé trois fois Guéridon, mais d’un coup, depuis qu’on avait conclu le biz, je le sentais lointain, plus le pote à la vie à la mort du jour de la signature. J’y demande : « Alors, faut que j’emballe les meubles qui rentre pas dans les cartons que vous m’avez donné ? » « Non, les déménageurs s’en occuperont », qu’il me dit, histoire de me rassurer.

Ok, ok.

7h00.

On sonne à la porte.

C’est Mamar. Il n’a pas inventé le fil à couper le beurre, en même temps, ce n’est pas pour ses compétences intellectuelles qu’il est ici. Un dialogue d’une haute portée philosophique s’installe entre nous :

– Bonjour m’sieur, on est les déménageurs.
– Sans blague. Vous êtes tout seul ?
– Ah, ah. Non, mes collègues sont dans le camion, mais moi, j’ai pris le métro, je suis arrivé avant eux du coup.
– D’accord.
– Alors, y a quoi à prendre ?
– Bah… Tout ce qu’il y a dans l’appartement.
– Ah oui, très bien. Je peux utiliser vos toilettes ?
– Oui, ils sont là.
– Merci, m’sieur.

Dix minutes plus tard, la chasse d’eau est tirée et l’homme en sort avec un air soulagé (tandis que dans les chiottes, l’air est chargé).

Bon, bon, bon…

Une demi-heure passe.

– Ils ne vont pas arriver vos collègues ?
– Si, mais y a de la circulation.
– En même temps, c’est souvent comme ça à Paris, le matin.
– C’est ça le piano qu’on doit prendre ?
– Oui.
– Et, comment que je veux dire, y a un ascenseur ?
– Oui, mais le piano ne rentre pas dedans.
– Vous êtes sûr ?
– Je crois oui.
– Vous n’êtes pas vraiment un spécialiste.
– Non, mais vu qu’il ne supporte qu’une charge de 250 kilos et que le piano en pèse 300, je pense que ce n’est pas la bonne idée d’essayer.
– On verra.
– Vous verrez.
– Bon, je vais commencer à sortir les cartons.
– Bonne idée. J’ai un diable si vous voulez.
– Un diable ? Ah non, on fait tout à la main, nous. On bosse pas pour Darty ! (il rit)

Ça doit être une blague de déménageurs.

– Comme vous voulez. C’était juste pour vous dire.
– Faites le voir quand même.

Et le voilà qu’il sort trois cartons par trois cartons grâce à mon super diable quand ENFIN ses collègues arrivent.

Là, donc, faut imaginer, le premier qui était là, Mamar, c’est une grosse boule, grosse masse, petit cerveau. Le second qui arrive ressemble à un champion de kickboxing, c’est le chef. Et il est boxeur. Le troisième larron, c’est le professeur. Lui, il est sec comme un haricot et a des lunettes. Voici donc mon équipe de choc de déménageurs. Et là, l’enculage commence en profondeur : d’abord on lubrifie, ensuite on pousse la merde.

– Salut ma couille, tu bosses pour Darty ?, dit le boxeur à La Boule qui continue ses allers / retours avec mon diable. (Tous rient)
– Ah, t’es con. Voilà, c’est le m’sieur qu’on déménage, mais attends, c’est Guéridon qui a fait le deal.
– P’tain, Guéridon, c’est un vrai connard.
– Il a dit qu’il y avait 20 m3.
– Jamais de la vie. Y a au moins 5 m3 de plus.

J’interviens :
– Il y a le piano aussi.
– Ah non, le piano, on nous l’avait pas dit, me répond le chef boxeur.
– Bah euh si. C’est marqué sur mon devis.
– Oui, mais on doit le monter par l’ascenseur.
– Bah, je ne crois pas qu’il va rentrer dedans.
– Ah, je vais me le faire ce Guéridon. C’est vraiment un connard de première. Il veut l’affaire, il brade le prix et après c’est à nous de galérer pour rien.
– Euh…
– Il vous a dit que ça coûterait combien ?
– 1096 euros.
– L’enfoiré. Et en plus, il y a du portage.
– Je sais, mais il l’a écrit : 30 mètres au départ, 40 mètres au retour.
– Moi, on m’a rien dit.
– Mais sur mon devis, c’est écrit.
– Non, mais ça n’a pas de valeur, ce devis.
– Ah.

Une certaine vague de chaleur commence à me monter sur le bord de la figure. Tandis que je discute avec le patron, les autres s’activent pour commencer à ranger le camion. Quand soudain, un meuble les interpelle.

– Mais, vous l’avez pas protégé, le meuble là ?
– Bah non. (Et j’ajoute d’une voix presqu’éteinte) Guéridon m’a dit que vous vous en chargiez.
– Mais vous savez, c’est la formule éco que vous avez prise. Nous, on prend les cartons et on les jette dans le camion. Bon, allez, comme vous avez été sympa avec Mamar, je vous l’emballe, mais ça coûte au moins deux fois plus cher.
– Juste pour un meuble ?
– Oui. Mais franchement, là, y a un souci. On nous avait pas prévenus du piano et du portage et le cubage est plus élevé qu’il n’a été estimé.
– Et ça se passe comment, alors ?
– Je vais vous expliquer : moi, si y a un truc qui n’est pas comme on m’a dit, je dois appeler mon patron, mais alors il vous charge très très cher.

Ok. Donc, il va falloir rallonger la sauce. Je suis de mauvaise humeur intérieurement, mais je ne sais pas trop comment m’y prendre pour que le déménagement se passe bien et que je n’y perde pas la moitié de mon mobilier.

– Mais je ne veux pas payer plus.
– C’est comme ça, me dit Mamar « la Boule », c’est la faute à Guéridon.
– Non, mais laisse tomber, ma caille, Guéridon, j’vé m’le faire, reprend le boxeur, sa litanie favorite semble-t-il, en même temps qu’il tape son poing dans sa paume opposée.

J’ai super chaud. Et pourtant, je ne bouge pas.

– Non, mais, c’qu’on peut faire, comme Mamar, il m’a dit que vous étiez sympa, c’est s’arranger entre nous, voyez.

Je vois super bien.

À ce moment de l’histoire, il convient de préciser que dans un élan de générosité, j’avais prévu 60 euros de remerciements aux déménageurs.

– Donc, votre piano, là, vous savez combien ça coûte de le transporter tout seul ?
– Bah oui, je sais, j’ai un transporteur pour le piano d’habitude, c’est 300 euros en gros.
– Voilà, c’est 300 euros. Minimum.
– Mais, moi, il est marqué sur le devis, le piano, je vais pas le repayer !
– Non, mais le devis, c’est de la merde. Vous voulez que le déménagement se passe bien, non ? En plus, on a emballé un meuble, et ça c’est la formule luxe et vous avez payer que l’éco.
– Oui, bon, mais je veux bien vous donner un peu, mais je n’ai pas grand chose.
– Combien vous pouvez ?
– Euh… 150 euros ?

Ça me semblait déjà totalement déraisonnable, mais puisqu’ils avaient emballé un meuble…

– Mamar, dit le boxeur, le monsieur il nous insulte, là. Il veut nous donner 150 euros.

Puis il se retourne vers moi.

– Je veux que vous compreniez que c’est pas pour moi, on va partager ça à trois. C’est pas un arrangement entre moi et vous, vous comprenez ?
– Je comprends, oui, oui.

Mamar « La Boule » répond au boxeur, l’air écœuré :

– C’est toi le chef, tu décides si c’est assez.

Le chef se retourne vers moi et j’en mène pas des masses au milieu des cartons. Tous les scénarios passent dans ma tête : ils cassent mes affaires, ils partent avec, ils reviennent fracturer mon appartement – c’est facile, ils savent où j’habite -, eh merde, pourquoi je me fais toujours baiser par la terre entière ? Mon ancêtre, c’est pas homo sapiens, c’est homo credulus, ça fait chier à la fin.

Je tente un timide : « 200 ? »

Ça calme la bête qui était déjà en train de monter sur le ring pour m’exploser le beignet.

– Ok, les gars, on termine, conclut le chef.

Rapide calcul dans ma tête : c’est quasi 20% de plus que ce que je devais payer.

– Vous m’excuserez, je dois aller au distributeur bancaire.
– Comme vous voudrez, m’sieur.

J’hésite à appeler Guéridon. Mais, j’ai peur qu’il ne soit de mèche avec eux. Genre : « Ouh là, c’est cinq cents euros de plus, mon brave homme ! ». Ou bien, pire, il appelle le chef qui rappelle les déménageurs. Et là, je vois déjà mes cartons en miette dans la cour de l’immeuble, en train de brûler dans un grand feu de joie. Mon imagination est parfois un peu handicapante.

« Fais le dos rond, Romain, le dos rond », me dis-je.

Enfin, le chargement est effectué. Mamar « La Boule » revient avec mon diable : « On peut vous le prendre ? ». Sans aucun sens de l’humour, je lui réponds : « Pourquoi ? Vous bossez chez Darty ? »

Une fois arrivée sur le lieu de la livraison, la loi de Murphy, implacable, continue sa route.

– Non, mais ils avaient pas dit qu’il y avait six marches dans le portage !, s’agace le boxeur.
– Encore un coup de Guéridon, dit la boule.

L’intello, lui fume des clopes sur le trottoir. Comme il en a plus, il me demande si je peux aller lui en acheter. Il me file vingt euros pour ça. J’ai envie de pleurer. Quand je reviens avec ses trois paquets. Je lui rends ses vingt euros. Qu’est-ce que ça peut changer, finalement ?

Enfin, les cartons arrivent dans le nouvel appartement. ENFIN, putain. Enfin, je vais bientôt être libéré de ses tortionnaires. Joie, joie, joie.

Tout se passe bien quand arrive le gros morceau : le piano. Les mecs ne savent pas du tout porter un piano. La boule veut le soulever toute seule. Elle refuse de prendre les sangles et termine au bout de deux marches rouges comme une pivoine. Le chef l’engueule : « Tu vas te briser la colonne, ma caille ! » Ça peste contre ce connard de Guéridon qui avait dit que ça passait par l’ascenseur (ou pas, je finis par ne plus trop savoir de qui est-ce la faute), je me retiens de leur dire que « Non, je lui avais dit que ça passerait pas par l’ascenseur ».

Voilà.

Tout y est.

Le boxeur me dit : « Bon, c’est pas que je veuille abuser » (parce que t’appelais ça comment avant ?), « mais bon, si vous pouvez donner un peu plus, rapport au piano qu’était vraiment lourd ».

Je donne 220 euros de « supplément ». « C’est tout ce que je peux faire », réponds-je avec forte lassitude, « maintenant partez ».

– M’sieur, pour le réglementent du solde…, commence le boxeur.
– Ah oui, je vais vous faire un chèque.
– Oui, rapport au chèque…
– Oui, eh bien ?
– Mon chef ne veut que des chèques sans bénéficiaire.

WHAAAAAT THE FUCKKK ?

– Pardon, j’ai pas compris ?
– Oui, vous ne mettez pas pour Niagara Déménagements dessus.
– Mais, euh… pourquoi ça ?
– C’est comme ça qu’on fait dans les déménagements. C’est votre premier, non ?
– Euh, oui, enfin, non, mais quoi qu’il en soit, je vois pas le rapport.

Et là, le boxeur me sort dix chèques qu’il avait récoltés tout au long de la semaine, aucun n’a de bénéficiaires.

– C’est ma meilleure garantie : regardez, tous les chèques sont comme ça.

Je reste sans voix. Je rédige le mien. Qu’ils partent, c’est la seule chose que je veux, là, tout de suite.

Mais vite.

– Alors, euh… Je vous laisse le remplir ?
– Voilà.
– Vous me donnez un papier comme quoi j’ai payé ?
– Bah ? Pourquoi faire !
– Bon, attendez.

Je sors le devis, j’écris : « Réglé pour solde de tout compte la somme de 767 euros », je signe et réclame au chef boxeur : « Vous pouvez signer ? ». « Pourquoi ? » « Parce que je vous le demande s’il vous plaît ».

Il signe, prend mon chèque, ses compagnons s’approchent de la porte, le calvaire va prendre fin, je veux me jeter par une fenêtre, appeler Guéridon, insulter le monde entier de mon insolente crédulité, quand le boxeur m’achève : « Au fait, mes gars et moi, on fait des petits boulot à côté : si vous refaites un déménagement, plutôt que de passer par la société, on peut s’arranger entre nous. Il y a eu un bon feeling entre nous, non ? On vous laisse notre numéro ? »

Je m’étrangle intérieurement, sors mon portable. « Alors, oui, bien sûr, je vous écoute ».

Publié dans#oldTout moi

11 commentaires

  1. Romain Romain

    Quelle histoire de fou ! Et quel sang froid… 😉

  2. Je suis pas hyper spécialiste en déménagements mais je crois que tu ne devrais pas les rappeler

  3. Pour la quantité de DVD/CD/cassettes (?) non regardés, pour la fois je recommande de fixer un seuil légèrement plus bas pour le point “oh et puis merde”. * (s’adresser à Raph ci-dessus pour les détails)

    * celui où au lieu de jeter dans les cartons on jette directement à la poubelle

  4. Tes meubles se sont fait prendre en otage avec demande de rançon. C’est complètement malhonnête. Un devis est un document contractuel… Ils étaient donc tenus de le respecter.
    Enfin en même temps, je crois que j’aurais fait comme toi. Je n’aurais pas cherché à comprendre. J’aurais juste serré les dents en attendant de me retrouver chez moi, la porte fermée avec MES cartons et MES meubles.

  5. Je comprends vraiment pas pourquoi ne pas avoir rappelé ce connard de Guéridon.

  6. sebetoile sebetoile

    Et je suppose que tu n’as pas signé de lettre de voiture non plus ?
    Tu as fait ca n’importe comment.
    Je te rassure, nous aussi on a des zozos.

  7. Quelle histoire, c’est complètement dingue (-_-)’

  8. La meuf du bureau derrière La meuf du bureau derrière

    Je suis fan de toi. Sache le. (Et pourtant je bosse pas chez Darty)

  9. je me suis dit au moins 50 trucs en lisant ton (excellent) texte. heureusement que mon alzheimer a fait le tri… il me reste ça :
    – une boîte de déménagement qui porte le nom d’une chute, c’est déjà pas très bon signe
    – discopathie L5, tope-là mon frère !
    – se faire enculer par un déménageur, je voyais ça mieux. maintenant j’ai plus envie.

  10. Pour mon dernier déménagement, j’ai appelé la veille pour demander :
    “Ils arrivent à quelle heure, demain, les déménageurs ?
    – Au nom de qui ?
    – (je dis mon nom).
    – Ah mais il n’y a pas de déménagement à ce nom.”

    Alors, pris de panique, je panique, et la dame me fait “ah oui, attendez, on vous rappelle”. Puis le lendemain, deux branlos sont arrivés, un vieux tout sec, un jeune tout benêt, en tongs (oui, en tongs).

    J’ai compris après coup qu’ils avaient foiré un truc et qu’ils ont dû appeler deux types à l’improviste pour rattraper le coup. Ils ont cassé l’ascenseur. Le vieux a failli mourir. Le jeune a failli pleurer. J’ai dû monter la moitié des cartons tout seul, comprenant qu’ils n’y arrivaient jamais sans aide.

    Du coup, je pense m’acheter des copains, pour faire un déménagement entre copains, la prochaine fois.

  11. Aa Aa

    Rahhh… la prochaine fois tu demandes sur twitter ! J’ai déménagé environ 10 fois dans les 10 dernières années, la plupart du temps avec déménageurs, j’ai un listing long comme le bras de super boîtes où les mecs te finissent même les cartons quand tu es à la bourre 🙂

    Faut pas rester tout seul à se faire avoir comme ça, enfin… (enfin bon c’est fini, c’est l’essentiel !)

Dites-moi tout...