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Les Grandes erreurs du marketing (19) : boire, c’est Uber

Hier soir, j’étais en train de boire un verre avec quelques amis quand, le temps passant si vite, je me mis en quête de rentrer en mon logis.

“Par la malpeste !”, m’écriais-je, “Déjà minuit ?! Zut de zut, et ce RER en grève… Comment vais-je pouvoir retrouver mon lit ?”

Ni une, ni deux, mes amis me rassurent immédiatement : “N’as-tu donc jamais entendu parler d’Uber ?”. Mais bien sûr ! En plus, j’ai l’appli sur mon iPhone (dans vingt ans, cette phrase n’aura aucun sens puisque les mots “appli” et “iPhone” n’existeront plus).

Je tapote sur l’icône de l’application. Uber me propose un chauffeur, une course et une estimation du prix. Puis, soudain !, une fenêtre s’affiche et m’explique qu’Uber est une société responsable et qu’elle a à cœur de participer à mon bien-être.

“Uber et Heneken s’associent pour promouvoir la consommation responsable d’alcool et lancent une opération de prévention à Paris pendant un mois”, lis-je. “Cette campagne sensibilise les parisiens sur l’importance de ne pas prendre le volant après quelques verres. À cette occasion, Heineken offre 5 euros sur votre prochaine course Uber, pour un retour au départ de 50 bars partenaires.”

Uber, l'offre super

Intérieurement, je trouve ça un peu con-con : si tu es venu en voiture à Paris, tu ne vas pas lancer l’application Uber, donc tu ne seras pas au courant de cette offre promotionnelle. Et si tu n’es pas venu en voiture (ce qui a quand même statistiquement énormément de chance d’être le cas), je ne vois pas trop en quoi ces 5 euros vont te sensibiliser sur “l’importance de ne pas prendre le volant” ivre.

Mais bon, 5 euros, c’est toujours bon à prendre ! Alors comment fais-je pour y avoir droit ?

Facile :

Picoler plus pour être responsable

Je résume : pour nous sensibiliser sur la consommation responsable d’alcool, Uber et Heineken nous incitent à boire un verre de plus que tous ceux qu’on a déjà bus depuis le début de la soirée. Car évidemment, on ne lance pas l’appli d’Uber en arrivant dans le bar, mais lorsqu’on en repart, donc potentiellement avec un coup dans le nez.

Comment l’idée d’associer un “dernier verre pour la route” avec “consommer avec modération” a-t-elle germé dans l’esprit de la cellule communication et partenariat d’Uber et Heineken ? Aucune idée. Mais si ce trait de génie n’illustre pas tout l’art du marketing, rien ne le fera.

 

Publié dansCours de marketing

3 commentaires

  1. En plus, pour commander de l’Heineken, il faut déjà être parfaitement ivre. Ou suicidaire.

    • Je devrais établir un classement des pires bières. L’Heineken se placerait en bonne position.

  2. Xav Xav

    Salut Romain, article intéressant je trouve. Toutefois ton commentaire additionnel à la fin vient complètement ruiner ce dernier.
    Si de base tu considères que l’Heineken est la pire bière au monde, ne perds pas ton temps à écrire un article à son sujet. Ah je suis bête, c’est plus drôle dans ce sens là 🙂

    Deuxièmement, la campagne Uber et Heineken se déroulait sous forme de push et pull. En effet lorsque tu trouvais dans un bar partenaire, le barman te proposait directement le coupon (eh oui je suis sorti dans l’un d’eux, La Panthère Ose dans le 9ème) pour l’achat d’une bière Heineken, et ce dès le début de soirée. Donc encore une fois ta super histoire est incomplète. (toujours la partie négative qui fait le buzz 😉 )
    Enfin pour ce qui est des 5€… Mais tu veux que Uber et Heineken te le paient en entier en fait?
    Tu n’es pas un habitué de Uber ou autre VTC (peut-être des taxis?), sache que 5€ sur une course de 25€ ça revient à 20% c’est déjà pas mal comme réduc? Et hors majoration, une course Uber représente ce prix en moyenne pour du proche banlieue.

Dites-moi tout...