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Télé-réalité en Mongolie

La Jeune fille et son aigle

Sur le papier, ce documentaire sur une jeune Mongole de 13 ans qui décide de suivre les traces de son père pour devenir chasseresse d’aigle avait pas mal d’arguments pour me plaire : un pays lointain, des costumes traditionnels, des paysages désertiques et des animaux. Mais c’était sans compter l’excellente idée du réalisateur Otto Bell de filmer ça comme un épisode des Kardashian. Ou pour être plus exact comme une télé-réalité de NRJ12.

Ainsi, Aisholphan, la jeune fille, doit traverser 3 étapes initiatiques. 1. Capturer un aigle ; 2. Remporter une compétition de chasseurs d’aigle ; 3. Capturer un renard grâce à son aigle. Et à chaque fois qu’elle relève l’un de ces défis, on a trois / quatre minutes d’action, puis un long plan de son père recouvert de peaux de bêtes d’apparat, installé en haut d’une montagne, qui nous répète ce qu’on vient de voir.

Exemple : pendant la compétition, le père lance l’aigle depuis une colline et l’aigle doit se poser sur le bras de sa fille en contrebas qui tient un morceau de bidoche pour l’attirer. Séquence 1 – on voit le père sur la colline avec l’aigle. Séquence 2 – le père, face caméra, devant le soleil couchant, raconte : « Quand j’ai lancé l’aigle vers Aisholphan, j’ai eu peur qu’elle n’arrive pas à l’attraper. » Séquence 3 – l’aigle s’envole et sa fille l’attrape. Séquence 4 – le père : « Mais elle a réussi. C’était un sentiment incroyable ». Retour sur la compétition, le père court vers sa fille : « Je suis très fier de toi. » Retour en haut de la montagne : « J’étais très fier d’elle. » Retour sur la compétition, la fille : « J’étais très fier de moi et de mon père. » et ainsi de suite.

À cela s’ajoute des inserts d’une maison avec « les anciens » qui commentent également : « Chasseur d’aigle, ce n’est pas un métier pour les filles. » Un contrepoint qui pue la séquence scriptée.

Enfin, un élément assez important : un aigle vole haut et même un téléobjectif ne peut pas faire de miracle. Toutes les images de l’aigle semblent plates et sans profondeur. Ce n’est guère impressionnant. Alors, Otto tente de foutre de la grosse musique pour créer une ambiance et du suspens. Autant vous le dire, ça ne marche absolument pas.

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