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Cette rencontre avec lui

Hier, dans le cadre de mes travaux d’intérêts généraux (encore cent-huit heures !) suite à une affaire jugée avec totale partialité par un tribunal véreux qui n’a pas été sensible à mes arguments pourtant d’une justesse remarquable (non mais oh, jamais de la vie je ne me suis baladé nu comme un ver sur les Champs-Élysées hurlant à qui mieux-mieux que j’étais un roi du patin à glace alors que j’ai jamais été fichu d’en faire correctement), je suis allé voir ma grand-mère que j’adore et tout et tout (si, c’est vrai).

Pour bien faire, elle m’a invité pour le déjeuner et nous nous sommes retrouvés à l’Océan, non pas sur la Côte Atlantique, mais un restaurant de fruits de mer dans une banlieue parisienne dont je tairais le nom.

Et là, à côté de notre table, il y avait… Gotlib.

Ouais. Gotlib qui se goinfrait d’une gambas géante avec une purée au chorizo. Il était là avec en face de lui une copine à lui, j’imagine, genre une journaliste qui faisait “han han” à tout ce qu’il disait. Genre, une fan totale, comme moi.

Autant le dire, j’ai passé le repas à me retourner parce qu’il était dans mon dos et que j’étais un peu comme un chien fou. Et que je fais tomber ma serviette ; et que je me lève pour aller chercher une cuillère ; et qu’il n’y a plus d’eau à notre table ; et tiens si j’allais aux toilettes ; et mes mains sont sales…

À la fin du repas, il n’y avait plus que Gotlib, sa copine, ma grand-mère et moi dans le restaurant. On paie (enfin, façon de parler, j’ai rien payé) et on s’en va… et figure-toi que Gotlib et sa copine font pareil. On sort, on remonte la rue vers la voiture et là j’avoue à ma grand-mère que le mec devant nous, c’est un peu mon héros de toujours. Elle me dit alors : “Mais t’es bête, t’aurais dû le lui dire, rhalala, t’es trop timide, mon grand, ça lui aurait fait sûrement plaisir, en plus”.

Gotlib s’arrête monte dans sa voiture et alors ma grand-mère frappe à sa vitre et dit : “Monsieur, vous avez fait la joie de mon petit-fils qui vous admire depuis très longtemps”.

Et moi, je suis à côté, je sais plus où me mettre, avec un gros sourire de benêt (parce qu’en même temps, c’est Gotlib, hein). Il répond : “Merci, c’est très gentil”. Et moi, je bafouille trois mots du style “hihihihi ! vous êtes mon héros ! hihihihihi !” et il s’en va en tapant sur la cuisse de sa copine qui est la conductrice de la voiture genre : “Dépêche, ce mec avec sa grand-mère me fait flipper”.

N’empêche, je me suis senti un peu con, parce que le coup du “mon petit-fils vous admire”, alors que j’ai quand même plus de trente berges, ça m’a donné l’impression d’être un gentil déficient mental sorti de son hôpital psychiatrique pour la journée.

Le pire, c’est que j’avais rêvé mille fois cette rencontre, mais cette version-là, jamais je ne l’aurais imaginée. Parce que ce moment qui aurait dû être mythique est devenu le nouvel épisode le plus embarrassant de toute ma vie.

Gotlib, si tu me lis : je t’aime.

Publié dans#oldTout moi

4 commentaires

  1. dpc dpc

    Han !
    Alors là, sache que je jalouse à fond, autant pour gotlib que pour l’exhibitionnisme élyséen.

  2. Je croise Gotlib tous les mercredi matin dans son quartier…
    Il se dirige de chez lui vers le marché des Charmettes pour aller faire ces “provisions”… Et puis il va dejeuner au café chez Marcel, toujours dans cette ville ou se situe l’Océan, mais dans un quartier résidentiel…
    Je n’ai jamais osé m’arreter pour lui dire que “j’aime beaucoup ce que vous faites”… c’est d’un banal !
    Donc Marcel si tu le lis : moi aussi !!!!

  3. GBailley > Même problème : qu’est-ce qu’on peut lui dire à part une banalité. Et pis, c’est pas comme si on était les premiers à lui avouer notre admiration. Mais bon, selon ma grand-mère : “ça lui a fait plaisir, il avait un grand sourire aux lèvres”, donc la prochaine fois, fonce !

    Le pire que je raconte pas dans l’histoire, c’est que je lui ai dit un truc genre : “si je pouvais vous serrer la main, ce serait un grand honneur” que j’ai tendu mon bras vers son visage et qu’il a même pas capté et qu’il est reparti sans que je le touche. Mais ça vaut mieux comme ça : s’il m’avait ne serait-ce qu’effleuré, je me serais plus jamais lavé la main après.

Dites-moi tout...