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Catégorie : Cours de marketing

Dans notre série Les Grandes erreurs du marketing

Les étranges galettes du Routard nippon

Un an et un peu plus que nous sommes bloqués chez nous, comme des poissons dans un bocal – et cette simple comparaison devrait convaincre les propriétaires d’aquarium de jeter le bac à la rivière. La pandémie qui nous frappe est un châtiment de Dieu, tout le monde le sait, sinon comment expliquer qu’elle nous tombe dessus alors que des milliards d’hommes et de femmes prient à travers la planète (OK, pas moi, mais j’ai une bonne raison, c’est à cause de la télé, elle ne me lâche jamais, la saloperie).

Alors bon, dans ce marasme ambiant, je trouve que c’est le moment idéal pour vous raconter mes vacances au Japon. Enfin, je ne vais pas vraiment vous les raconter, mais je vais juste vous coller des photos (l’occasion de tester la fonction Gallerie de WordPress).

Nous, en fait, je vais vous parler de la préparation au voyage. Je reviendrai un jour sur tout le périple quand je penserai que ma vie mérite d’être livrée sur un blog (hum). Et plus particulièrement cette notule sera un prétexte pour douter de l’impartialité du plus célèbre guide de voyages français : Le Routard !

Le Routard, on l’achète dans deux cas :

  • Soit parce qu’on part en voyage et qu’on a eu trop la flemme de préparer les visites/
  • Soit parce qu’on rêve de voyager et qu’on n’a pas les moyens de se payer un billet pur le Brésil, alors en attendant, on s’offre le Routard comme un ticket de loto et quand des amis passent, on leur dit : « Ah ouais, je prépare mes vacances en Amérique du Sud. Mais non, j’ai pas vraiment décidé où j’irai, je vais lire le Routard avant pour me décider » (et en général, d’ici à qu’on y aille, bah Le Routard a connu trois changements de maquette).
  • Moi, j’étais dans le premier cas : les billets avaient été pris un an à l’avance, et j’avais déjà booké les arrêts et les hôtels. Alors, le Routard était là pour lister les musées à visiter et surtout m’aider à choisir des restaurants. Et là… Surprise !

    Comme le Japon est plutôt connu pour sa gastronomie raffinée, je m’attendais à découvrir des tas d’adresses originales inconnues du grand public. Eh bien, je n’allais pas être déçu du voyage.

    Au quartier Impérial, le Routard me propose d’abord un resto chinois et ensuite « Chez Olivier », un restaurant français méchamment chicos. À Marunouchi, les auteurs ne tarissent pas d’éloges pour « La Boutique de Joël Robuchon » : « Le self le plus chic de Tokyo à des prix très démocratiques ». On y sert des « galettes » à pas loin de 12 euros. Il est loin le temps du sac à dos ! À Nihonbashi, cette fois-ci, pas d’hésitation. Rendez-vous « Chez André du Sacré-Cœur », un bistrot créé par un français « à l’identique de celui de son père à Montmartre ». On y déguste « une très bonne cuisine de bistrot française ». Et il y a aussi le « Clos Montmartre », sur une autre page, qui propose une fricassée de rognons et ris de veau. C’est bien la peine de parcourir 10 000 bornes pour bouffer des ris de veau, non ? Alors, j’imagine bien que les voyageurs ne veulent pas manger tous les jours de la cuisine japonaise, mais tout de même ! Il faut attendre le quartier de Ginza pour que les auteurs nous proposent des restaurants endémiques, avec tout de même la recommandation de la « Brasserie Paul Bocuse », parce que hein, c’est sympa le poisson grillé, mais quand même, des manouls de la canourgue avec « un blanc du Languedoc », c’est ça la vie !

    Quelques pages plus loin, à Roppongi, Le Routard nous propose cette fois-ci « L’atelier de Joël Robuchon » et la « Brasserie Paul Bocuse ». Attendez… On ne les a pas déjà vus ? Ah bah si, des fois qu’on les ait ratés au premier passage, la repasse est gratuite. Surtout qu’à Ebisu, figurez-vous que le Routard recommande aussi « La Table de Robuchon » dont le texte débute par « Vous rêviez de manger un jour chez Robuchon, vous pouvez le réaliser ici sans attentat au portefeuille ». Au prix du ticket d’avion et des hôtels, je doute qu’aller à Tokyo pour déjeuner chez Robuchon soit vraiment l’idée du siècle.

    Mais tout ça n’est rien devant l’acharnement des auteurs à vouloir absolument qu’on déguste des crêpes bretonnes. Au quartier de Kagurazaka, on a le droit au « Café-crêperie Le Bretagne », qui sert des galettes saucisses dans un cadre de crêperie « reconstituée avec authenticité et fraîcheur ». À Shibuya, allez donc à « Crêperie Ti Rolande » et demandez sa « saucisse bretonne made in Japan aussi bonne qu’à Quimper ». Sérieusement ? À Ikebukuro, que faut-il déguster à votre avis ? Bah une crêpe, mon n’veu à la « Crêperie du Mont Saint-Michel » où les auteurs reconnaissent pour une fois que l’endroit n’est probablement « pas très dépaysant ». Tu m’étonnes.

    Ok. Donc là, j’en étais à « C’est quoi votre problème avec la Bretagne ? » et je pensais que ça se calmerait, mais non. Les auteurs du Routard veulent qu’on mange des crêpes au Japon. Quelques pages plus loin, à Omotesando, ils nous encouragent à nous sustenter chez « Breizh Café Crêperie », « la première vraie crêperie du Japon » dont le fondateur est un certain B.L. : « On y concocte de délicieuses galettes de sarrasin dont les Japonais raffolent, mon tout arrosé d’un cidre du val de Rance gouleyant à souhait ». Quand j’attaque Shinjuku, je me dis : « Bon, c’est fini, maintenant, les crêpes, non ? ». Toujours pas. Dans la rubrique « Où manger ? », un nom familier revient : « Breizh Café Crêperie ». Et avec un tout nouveau texte où on lit « Paris-Cancale-Tokyo, depuis 1996, dans ces trois villes, les crêpes du Breton B.L. enchantent les amateurs ». (cliquez pour lire, c’est encore mieux).

    Ça devenait trop gros. Je repris le Routard à la page 1. Et là, ce fut la révélation.

    C’était donc ça : des yakuzas bretons avaient noyauté Le Routard pour obtenir ses faveurs. Alors, je sais, on me rétorquera que cette marque d’amitié n’est absolument pas cachée et que le guide est indépendant. N’empêche que pour le reste de ma vie, je boycotterai systématiquement les crêperies recommandées par le Routard. Sauf celles du Routard de la Bretagne. Mais il n’y en a aucune : le guide ne propose que des izakayas.

    Booking, la réservation d’hôtel sous adrénaline

    Vous êtes fan de reco, big data et smart graph pour améliorer votre RIO ? Vous ne jurez que par la sérendipité psycho-cognitive qui sera le salut de votre force de vente ? Vous n’avez rien compris. Pour vendre, il n’y a que deux recettes :
    – 1. la flatterie (« Je n’ai plus ce pantalon en 40, mais seulement en 36. Oui, c’est un peu serré et vous avez du mal à respirer, mais regardez votre taille de guêpe. Non, franchement, le 40, ce serait beaucoup trop grand »)
    – 2. l’urgence (« C’est le dernier modèle en taille 36 de toute façon, ensuite, on arrête la collection, on brûle le magasin et on part élever des chèvres dans le Larzac, c’est l’opportunité d’une vie, ce pantalon »)

    Et à ce jeu de l’urgence, le champion toutes catégories sur Internet, c’est Booking.

    L’autre jour (c’était probablement un mardi), je cherchais avec des amis un hôtel à Glasgow début décembre. Glasgow en décembre, que je vous raconte, c’est froid, pluvieux, venteux et mort. Bon, j’exagère un peu, mais c’est quand même pas la destination touristique du moment. On se rend sur Booking pour épouiller les offres. Et là, nous sommes bombardés de messages qui expliquent l’URGENCE de notre situation : les chambres d’hôtel partent comme des petits pains. Ne réfléchissez pas, n’attendez pas : « Forte demande ! » « Dépêchez-vous ! » « Encore une réservation de faite ! » « 60% des hôtels sont déjà réservés pour cette ville ! »… (c’est petit, mais vous pouvez cliquer sur les images) :

    Forte demande !

    C’est simple, je peux voir le nombre de chambres diminuer minute après minute, un peu comme la batterie de mon iPhone quand je l’utilise.

    Et le troisième hôtel proposé est déjà complet. Le STRESS. Parce que personne n’a envie de roupiller dans la rue par -12°C.

    Bon, évidemment, comme la majorité des gens, on sait très bien que Booking se fout de notre gueule. Il n’empêche que l’angoisse de ces pop-up et messages en permanence est vite contagieuse.

    Mais comme on est plus fort que le système, on n’a rien réservé. YOLO.

    En revanche, pour rigoler, on a tenté plein d’autres destinations et validé notre hypothèse que le troisième hôtel est systématiquement complet (à quoi ça sert de nous informer qu’un hôtel est complet ? à nous faire PEUR !). On tente Lyon pour mars prochain. Bingo : « Établissement réservé 18 fois ces quatre dernières minutes, dépêchez-vous, plus qu’une chambre de disponible, après ce sont des tréteaux dans un gymnase ». Troisième hôtel complet.

    Urgence !

    Je cherche le top 10 des villes les plus dangereuses au monde. Au hasard, je prends Ciudad Juárez au Mexique :

    Viiiiiiiiiiiiiite !

    « Plus que 5 disponibles sur notre site ! ». Et le troisième hôtel… Bah complet, bien sûr.

    On se met alors à chercher la pire ville au monde. Et l’un de notre groupe débusque un bled dont je n’avais même pas idée de l’existence : Norisl’k en Sibérie. Et Norisl’k, je vous l’assure, c’est vraiment pas l’endroit où vous iriez faire la fête (les citations en italiques proviennent de la page Wikipedia)

    De la neige toute l'annéeNorilsk a été fondée parallèlement au Norillag, une branche du Goulag.

    Des enfants qui rientSituée au nord du cercle polaire arctique, elle est considérée comme la ville de plus de 100 000 habitants la plus septentrionale et la plus froide du monde.

    Des voies rapidesLa ville et son complexe industriel polluent autant que la France entière.

    Dans le bain100 000 hectares de toundra, sur un rayon de 30 km autour de la ville, sont brûlés par les pluies acides et les émanations toxiques. L’herbe y pousse très peu et les arbres sont desséchés. Les poisons industriels s’insinuent partout. En été, quantité de baies sauvages (mûres, myrtilles, cassis, groseilles…) et de champignons poussent, mais sont chargés en métaux lourds.

    Ça tient encoreEn 2015, 7 % des immeubles de la ville sont insalubres, et certains s’émiettent, mais près de 1 200 familles y vivent toujours.

    Une architecture rianteEn janvier, la température maximale moyenne est de -23,6°C.

    Mais si vous voulez réserver un hôtel cet hiver pour l’une des trois bonnes raisons inventées proposées par Booking (« Musée, nature, balade à la campagne », balade aux métaux lourds ?), n’attendez plus !

    Vive la nature

    Bref, pour faire du chiffre, amis du marketing, arrêtez de croire qu’il faut du big data et des algorithmes compliqués. Il suffit juste d’effrayer les gens : foutre des messages d’alerte à tout va, afficher au hasard trois hôtels dont un complet, et paf, vous devenez le numéro 1 dans votre domaine. Chapeau, Booking !

    Les Erreurs du marketing : DON’T FEED THE TROLL (et la NSA)

    Ça fait quelques mois que je veux écrire sur ce blorgue, mais j’ai une motivation proche du zéro absolu (ce qui nous fait dans les -270°C tout de même, autant dire qu’il fait un peu frisquet, je vous encourage à prendre une petite laine).

    Et puis, il arrive que, parfois, quand on n’a pas d’idée, soudain l’idée vient à vous.

    Ainsi, en avril dernier (c’était il y a deux posts, autant dire que je ne suis pas vraiment au taquet dans la rédaction d’articles), j’ironisais sur une offre promotionnelle organisée par Heineken et Uber. Si vous achetiez une bière Heineken, Uber vous offrait 5 euros sur une course pour rentrer chez vous. Cette offre avait pour objectif de promouvoir la consommation responsable d’alcool et surtout sur l’importance de ne pas prendre sa voiture après avoir bu.

    C’est à lire ici dans son intégralité. Ce que je trouvais très drôle, c’est qu’on proposait aux gens de « se responsabiliser sur la consommation d’alcool » en leur suggérant de boire un verre. De plus, j’ai été prévenu de cette offre à la fin de ma soirée, en ouvrant l’application justement pour réserver un VTC. J’y avais vu comme une incitation à un « dernier petit coup pour la route ».

    Après la publication de l’article, j’ai eu un commentaire de Raph (spécialiste de la fermentation de houblon) qui critiquait la bière en question et j’ai renchéri :

    Deux commentateurs inspirés

    Et puis plus rien, le monde a continué de tourner, l’offre a dû s’arrêter et j’ai repris mon petit bonhomme de chemin sur l’autoroute de la vie.

    Mais voilà qu’hier, un mail m’alerte ! Un nouveau commentaire est en attente sur cette notule. J’ai d’abord pensé à du spam (souvent, quand un commentaire arrive six ans après un article, c’est pour vendre des Louboutin ou des Rolex avec une tripotée de mots-clés débiles).

    Pas du tout.

    C’est un « honnête lecteur » un peu surpris de ma diatribe expéditive contre deux entreprises très cool qui veulent nous aider à mieux vivre, l’une en nous abêtissant avec de la levure fermentée, l’autre en exploitant des autoentrepreneurs en quête d’ascenseur social.

    Son auteur Pat (le prénom a été changé), me tutoyant, s’étonne d’abord :

    "Intéressant, mais c'est de la merde"

    Il n’a pas l’air content, car Heineken est très certainement sa bière favorite. Moi aussi ça m’énerverait si on me disait que la London Pride à la pompe en Grande-Bretagne est dégueulasse. Je continue :

    En plus, t'es con

    Mais dites donc ! C’est qu’on est sacrément renseigné ! Bah moi, Pat, je n’ai pas dû aller dans un bar partenaire, j’ai eu l’information au moment où j’ai ouvert l’application. Et je n’ai pas fait des recherches pour savoir comment ça devait fonctionner en réalité. Déso, déso.

    Toutefois, malgré les smileys, je sens comme un fond d’agacement de Pat. Je ne sais pas, comme s’il y avait quelque chose de l’ordre du ressenti entre lui et moi. Si ça se trouve, je lui ai fait une crasse sans même m’en rendre compte…

    En tout cas, il a raison, « faire le buzz », c’est l’objectif de ma vie. Sinon pourquoi j’aurais un blorgue avec 12 lecteurs ? (Certes, les meilleurs lecteurs de la planète, mais seulement douze quand même, alors pour ce qui est de la viralité de mon post, Pat, détend-toi) (Tu permets, je te tutoie, il semble qu’on se connaisse.)

    Quant à sa réflexion sur le souhait que j’aurais émis que Uber et Heineken me paient toute la course jusqu’à chez moi, je ne sais même pas où il l’a lu. D’autant que j’écris « 5 euros, c’est toujours bon à prendre ».

    Pat décide donc d’enfoncer le clou :

    Et tu sais pas compter

    Ok. On est donc TRÈS TRÈS bien renseigné ! On fait des calculs et tout et tout. C’est beaucoup d’efforts pour un commentaire sous un post obscur qui date d’il y a six mois sur un blorgue sans lecteur !

    Forcément, ça donne envie d’en savoir plus sur Pat…

    Avec l’adresse IP qui a posté le commentaire, je remonte à Francfort. Malheureusement sur un serveur Cisco. Et un traceroute m’emmène sur Hetzner.de, genre d’OVH local puis vers GTT.net, une société américaine qui fournit notamment des services de VPN. Bref, une voie de garage.

    Sherlock enquête

    Mais heureusement, j’ai l’adresse email. Ça semble mal barré parce que c’est une lettre puis « pat » puis quelques chiffres. Même pas sûr que ce soit une vraie. Google me propose donc des liens qui vendent des licences de plaques américaines. Pas palpitant, mais deux résultats attirent mon regard. Il s’agit de liens vers le site « BuddyFetch ». Mon meilleur ami a, semble-t-il, partagé (ou s’est fait récupérer) son profil Skype sur ce site qui me donne son prénom, son âge et même son nom de famille.

    Bon, ensuite, retrouver le profil Linkedin n’est qu’une formalité et… BINGO !

    Mon ami Pat qui avait l’air TRÈS au courant de l’opération Uber / Heineken n’est autre qu’un type bossant au service marketing de la marque de bière et qui « se passionne toujours dans ce qu’il entreprend ». Un peu trop, parfois, ai-je envie de dire…

    Une affaire rondement menée

    Ça explique en tout cas sa colère pleine de smileys sur mon commentaire de consommateur averti (s’il savait que j’en achète régulièrement, parce qu’en ratio qualité / prix, c’est quand même le plus pratique, il serait FOU).

    Je ne saurais dire s’il voulait avancer masqué ou pas. Si ça se trouve, il ne s’est pas douté de ce que l’on peut découvrir avec une simple adresse mail. Mais il aurait mieux fait de se déclarer officiellement de la société. Quoique ça lui aurait probablement enlevé la possibilité de poster un message passif agressif (comme on dit dans Cosmo ou Elle).

    Allez, Pat. Sans rancune. Je t’offre une bière ?

    Art du marketing : le bonimenteur psycho-cognitif

    J’ai souvent l’impression qu’on nous prend pour des truffes, et je crois que la grande majorité du temps j’ai raison.

    Donc, dans la longue liste des sociétés qui vendent de la fumée, voici Oorace. Je ne sais pas si vous connaissez, mais cette société propose un service de recommandation sur Internet. Enfin, je crois. En réalité, je n’ai pas vraiment compris. Ou plutôt, j’ai trop bien compris.

    Petit laïus liminaire aux gens qui ne s’intéressent pas à la question
    Quand on navigue sur Internet, des sociétés très bien intentionnées regardent sur quoi on clique, d’où on vient et où on va, et affichent de la publicité en conséquence.
    Fin du laïus

    Généralement, ce sont des algorithmes qui calculent très savamment quelles pubs affichées selon les recherches que vous avez effectuées et une palanquée d’autres paramètres. L’idée, bien sûr, étant que vous achetiez le produit qui est proposé (ou qu’au moins vous cliquiez sur le lien pour vous rendre sur le site de la boutique). On ne peut pas dire que ça marche génialement, mais comme je fais partie des gens qui cliquent systématiquement sur la case : « Ne regardez pas sur quoi je clique pour m’afficher vos pubs, allez, soyez sympa, merci, bisou » », peut-être que les Criteo (le leader dans le domaine) et autres respectent véritablement ma décision (LOL).

    Bon, mais tout ça, c’était AVANT. Je vous présente l’avenir, l’avenir s’appelle Oorace.

    Et Oorace chamboule TOTALEMENT cette technique de recommandations grâce au principe de (attention, on active tout de suite le Bullshit Generator, y a du level) « Sérendipité Psycho-Cognitive® » (oui, c’est une marque registred, un truc comme ça, on ne voudrait pas que les gens vous le piquent).

    « Hiiiiiii ! Mais c’est géniâââââââl. Qu’est-ce donc ? », vous entends-je crier devant mon clavier tellement c’est révolutionnaire. C’est un truc fabuleux qui explique que pour savoir ce que vous voulez vraiment acheter, il faut attendre le moment où vous vous baladez sur Internet sans rien chercher. Mais ce sont les fondateurs d’Oorace qui en parlent le mieux :

    Psychotrucmachin

    Prêt à laisser votre subconscient remonter à la surface grâce à des ancres cognitives ? Bravo ! Vous avez tout compris à Oorace. Mais comment donc ça marche ? Eh bien, vous ne vous en doutiez sûrement pas, mais vos clics disent tout de vous. Et notamment ce que vous ne dites pas. Plus fort encore, ces clics génèrent un « Wow ! Effect ». Et les recommandations d’Oorace concernent donc des centres d’intérêt non exprimés par l’individu pour procurer ce « Wow ! Effect » (oui, le bullshit generator carbure à toute vitesse).

    Waouhou, l'effet !

    « Ce que tu n’exprimes pas te rend plus fort », disait Lao-tseu ou Marc Lévy, je ne me rappelle jamais.

    Prenons donc un exemple, car c’est toujours plus clair avec des exemples. Je me balade sur Internet sans trop de buts. Pour 90% de la population des internets, ça signifie : « Je mate des vidéos de chatons sur YouTube ou des vidéos pornos sur YouPorn ». 9% s’instruisent sur Wikipedia. Et le 1% restant fait du tourisme avec Street View.

    Avec un outil de recommandation traditionnel, on vous proposerait de la bouffe pour chaton, un lien vers un sex-shop, une encyclopédie Larousse ou bien des tickets d’avion. Nul. Nul. Nul. Grâce à Oorace, on peut ainsi voir une pub pour une promo boudin blanc chez Leclerc parce que l’algorithme aura compris dans votre absence de clics sur des photos de boudin blanc que vous aviez faim ou bien un lien vers l’achat d’une Lamborghini en 12 mois sans frais parce qu’au fond de vous, c’est votre rêve secret.

    Mais attention, il est indispensable pour que l’achat se concrétise que la pub apparaisse au bon moment (c’est la contrepartie du « Wow ! Effect » et la « pierre angulaire du principe de Sérendipité Pyscho-Cognitive® »). Pour cela, Oorace propose deux modes. Le mode « push » qui déclenche « la décision d’achat grâce à une recommandation sous forme d’un slider » -> ORIGINALITÉ ET EFFET SURPRISE INSIDE. Et le mode « retargeting » qui « favorise le retour raisonné vers l’achat ».

    Le bon moment

    J’imagine la réunion au service marketing d’Oorace :
    Jean-Baptiste : What does this bullshit mean ?
    Jean-Daniel : I don’t know and I don’t give a fuck. But it sounds great.
    Frédéric Beigbeder : Yeah, it sounds fucking great. Why are we speaking in English ? Let’s sniffe some cocaïne.
    Jean-Yannis : Because, everything sounds better in English. And this cocaïne is amaaaaaaaaazing.

    En réalité, le truc le plus déprimant de toute cette entourloupe digne d’une arnaque nigériane, c’est que des sociétés croient réellement à cet amas de foutaises et dépensent des centaines de milliers d’euros pour des bandeaux publicitaires générés aléatoirement (pardon « des bandeaux publicitaires inattendus et liés à un centre d’intérêt non exprimé par le visiteur qui générera une émotion, car elle s’adressera à son subconscient »).

    Y a des ancres cognitives dans la gueule qui se perdent…

    Les Grandes erreurs du marketing (19) : boire, c’est Uber

    Hier soir, j’étais en train de boire un verre avec quelques amis quand, le temps passant si vite, je me mis en quête de rentrer en mon logis.

    « Par la malpeste ! », m’écriais-je, « Déjà minuit ?! Zut de zut, et ce RER en grève… Comment vais-je pouvoir retrouver mon lit ? »

    Ni une, ni deux, mes amis me rassurent immédiatement : « N’as-tu donc jamais entendu parler d’Uber ? ». Mais bien sûr ! En plus, j’ai l’appli sur mon iPhone (dans vingt ans, cette phrase n’aura aucun sens puisque les mots « appli » et « iPhone » n’existeront plus).

    Je tapote sur l’icône de l’application. Uber me propose un chauffeur, une course et une estimation du prix. Puis, soudain !, une fenêtre s’affiche et m’explique qu’Uber est une société responsable et qu’elle a à cœur de participer à mon bien-être.

    « Uber et Heneken s’associent pour promouvoir la consommation responsable d’alcool et lancent une opération de prévention à Paris pendant un mois », lis-je. « Cette campagne sensibilise les parisiens sur l’importance de ne pas prendre le volant après quelques verres. À cette occasion, Heineken offre 5 euros sur votre prochaine course Uber, pour un retour au départ de 50 bars partenaires. »

    Uber, l'offre super

    Intérieurement, je trouve ça un peu con-con : si tu es venu en voiture à Paris, tu ne vas pas lancer l’application Uber, donc tu ne seras pas au courant de cette offre promotionnelle. Et si tu n’es pas venu en voiture (ce qui a quand même statistiquement énormément de chance d’être le cas), je ne vois pas trop en quoi ces 5 euros vont te sensibiliser sur « l’importance de ne pas prendre le volant » ivre.

    Mais bon, 5 euros, c’est toujours bon à prendre ! Alors comment fais-je pour y avoir droit ?

    Facile :

    Picoler plus pour être responsable

    Je résume : pour nous sensibiliser sur la consommation responsable d’alcool, Uber et Heineken nous incitent à boire un verre de plus que tous ceux qu’on a déjà bus depuis le début de la soirée. Car évidemment, on ne lance pas l’appli d’Uber en arrivant dans le bar, mais lorsqu’on en repart, donc potentiellement avec un coup dans le nez.

    Comment l’idée d’associer un « dernier verre pour la route » avec « consommer avec modération » a-t-elle germé dans l’esprit de la cellule communication et partenariat d’Uber et Heineken ? Aucune idée. Mais si ce trait de génie n’illustre pas tout l’art du marketing, rien ne le fera.

     

    Les Grandes erreurs du marketing (18) : parler de son métier

    Dans ma série titanesque des grandes erreurs du marketing, je voudrais m’arrêter aujourd’hui un instant non pas sur une pub foireuse, mais sur un domaine où les gens du marketing sont imbattables : le bullshit talking. C’est quoi le bullshit talking ? C’est donner l’impression que ce qu’on dit est hyper pointu parce qu’on empile tout un tas de mots (anglais) les uns après les autres comme d’autres enfilent les perles. Avec le résultat final que : a. ça ne veut rien dire ; b. tu noies le poisson pour justifier ton salaire à quatre zéros.

    J’ai donc lu avec beaucoup d’intérêt l’interview « e-commerce » du directeur marketing d’un site internet qui vous loue des chambres d’hôtel. Cette interview existe, on la trouve sur le web, promis je n’invente rien, et je vais peu commenter, car elle parle d’elle-même. J’ai mis tout de même les passages importants en bleu grâce à un stabilo (mais je pense que plus personne ne sait ce qu’est un stabilo).

    Bullshit Talking 1

    On s’étouffera déjà dans la question de l’emploi du gérondif « impactant », anglicisme qui heurte mes oreilles. On se demande pourquoi employer ce mot tout moche, car ce n’est pas comme si on manquait de nuances pour exprimer la même chose en français (au hasard : « la tendance la plus marquante, frappante, influente, forte… »). Mais c’est la réponse qui donne à réfléchir, surtout le premier point qui ne veut absolument rien dire (« plus de frontière online / offline, les brick et mortar »)

    Bullshit Talking 2

    Purée, mais quelle originalité, mec ! Ça, c’est sûr que citer Apple, c’est vraiment quelque chose d’assez puissant. Je dirais même que c’est impactant. Les deux premières phrases de la réponse, ça passe encore. Mais alors, sans arrogance aucune, le mec s’autopose des questions (« Pourquoi ? ») et y répond avec du bullshit talking de haut niveau avant de préciser sa propre pensée (c’est vrai qu’elle était remarquablement complexe) par une superbe transition « J’entends par là ». Et le plus génial, c’est que la précision faite n’est destinée qu’à embrouiller totalement le lecteur. La réalité, c’est que c’était trop clair et que le mec s’est dit qu’il fallait absolument rajouter une couche de merde avec une phrase imbittable pour donner l’impression de surfer au-dessus des autres.

    Bullshit Talking 3

    Ou alors, le mec, il fait un bingo avec ses potes : « C’est bon, j’ai placé Apple, ADN, ROI et Tailor Made, j’ai gagné ! ». Au passage je ne sais pas si c’est l’auteur de l’interview ou si le gars a vraiment parlé comme ça, mais il manque de nombreux mots de liaison pour que sa dernière phrase veuille dire quelque chose d’un simple point de vue grammatical.

    Faut que je me calme, je crois que je suis en train de m’énerver.

    Bullshit Talking 4

    Le mec a écrit « Tarif garanti » et promet de rembourser la différence. WAOUHOU. En gros, il reprend le slogan de Carrefour dans l’hôtellerie de luxe. Certes, il reconnaît « ne rien inventer », mais putain, si c’est ça qui lui a permis de « booster son taux de conversion », alors je vois pas bien à quoi ça sert d’aller dans une école à 15 000 boules l’année comme HEC pour pondre des conneries pareilles. D’ailleurs, je me demande sérieusement si, dans ces écoles, ils ont des cours de bullshit talking : « Comment cacher que vous êtes un tocard en six phrases clés et vingt mots-valises ». Je devrais faire un MOOC, tiens.

    Et si quelqu’un a compris la dernière phrase (où le type marque 100kUSD, non mais sérieusement ?), je veux bien qu’il me l’explique. Rien pigé. Pourquoi une seule réponse (surtout aussi nulle que la sienne) ferait un trou dans le budget de l’intervieweur (à moins que le mec attende réellement 100 000 $ pour avoir eu l’idée géniale de rembourser la différence ?). L’intervieweur : « Merci, c’est fini ». Le mec : « Et mes 100kUSD$, y sont où ? ». Le pire, c’est que c’est bien possible…

    PS Je tiens à préciser que je n’ai rien contre ce monsieur, j’ai juste une dent contre le cliché qu’il représente.

    Les Grandes erreurs du marketing (17) : juxtaposition foireuse

    L’autre soir (c’était hier), je regardais ma compilation de publicités de la journée (j’enregistre systématiquement toutes les pubs chaque jour et je me les regarde pour le plaisir, comme dirait Johnny Hallyday). J’aime bien découvrir les nouvelles réclames, c’est toujours un moment de bonheur où mon cerveau se liquéfie en smoothie framboise melon banane. À chaque fois, je suis sidéré par le talent des publicitaires. Faire parler des animaux pour vendre de l’Orangina : quel génie ! Confondre Schweppes et sexe : quelle subversion ! Déguiser un type en biscuit : quel brio !

    Et donc hier, je découvre la nouvelle pub pour le nouveau soin correcteur de Lancôme, baptisé « Visionnaire ». Rien que ça. Une femme est filmée de face avec des tas d’effets récupérés d’une vieille version de Final Cut Express tandis qu’un homme nous parle de ce soin incroyable tout simplement « fondamental ».

    Et le texte est un vrai bijou qui ne veut absolument rien dire : « Nouveau soin correcteur visionnaire. Un soin nouvelle génération conçu pour la perfection augmentée. La peau est transformée en temps réel. Rides, pores, texture de peau sont corrigés ». J’ai cru que Lancôme venait de racheter Photoshop.

    Du vrai n’importe quoi. Vas-y que je te fous deux mots l’un à côté de l’autre, je ne sais même pas ce que ça veut dire, ça fait classe. Dans la liste proposée par l’agence de pub, il y avait aussi : « Le soin nouvelle génération conçu pour l’élégance aiguisée », « le glamour velu », « la sublimité audacieuse », « la plénitude gaufrée », « le charme majoré ». Mais c’est « Perfection augmentée » qui a gagné parce que c’était parfait pour cette pub nouvelle génération conçue pour la connerie masturbée.

    Les Grandes erreurs du marketing (16) : le mail qui fait mal

    C’est mal de se moquer, je sais, et je n’oserais jamais faire ce type de boulot de peur de me planter, mais c’est drôle. En tout cas, moi, ça m’a fait rire.

    Voici donc TextMaster, une entreprise spécialisée dans la correction et la traduction de textes qui a lancé LOOP : « une solution novatrice de traduction et de correction d’emails par des professionnels ». D’où une grande campagne d’emailing que je reçois donc. Dans le mail et le PDF associé, on apprend que TextMaster a commandé une étude et que « le constat est alarmant : 90% des emails envoyés par les entreprises à leurs clients contiennent au moins une faute d’orthographe ». C’est dire. Surtout que c’est « un manque à gagner réel en termes d’image et de compréhension du point de vue du client ». Tu m’étonnes…

    Juste après, on insiste encore : « une seule faute d’orthographe peut avoir des effets catastrophiques sur la réalisation d’une vente ou d’un partenariat, et plus généralement sur l’image de l’entreprise ».

    Bref, la solution pour éviter cela, c’est LOOP, donc, même si ça coûte des ronds et qui fonctionne comme suit : on crée une adresse chez eux, on envoie le texte à faire corriger et « le contenu est automatiquement soumis à la communauté des 42 000 auteurs professionnels de TextMaster pour être renvoyé, traduit ou corrigé, après quelques heures, à l’adresse de l’expéditeur ». Le prix ? « Par mot, ce service est facturé 1 cent pour une correction et 2 cents pour une traduction ».

    Alors bien sûr, quand on envoie un mail de ce genre pour vendre un service de ce genre, il vaut mieux se blinder. Sinon, ça fait tache :

    textmaster_cor

    Autant dire que ces « enemies » ont incité nombre de destinataires à répondre à l’émissaire de ce mail (une boîte de com, pas TextMaster elle-même, heureusement) pour faire remarquer la faute d’orthographe. Et donc, on a eu le droit à « ERRATUM » constitué du message corrigé avec en introduction cette petite phrase :

    « Les ennemies », comme vous avez été plusieurs à le remarquer, prennent bien entendu 2 « n »… pour les autres distraits, adoptez LOOP pour un sans-faute dans l’envoi de vos mails (ou communiqués).

    Remarquez, je ne jette pas la première pierre : s’ils avaient utilisé le service LOOP, ça leur aurait coûté 6 euros…

    Les Grandes erreurs du marketing (15) : le packaging

    Amis du bon goût, bienvenue ! La semaine dernière (c’était pas du tout la semaine dernière, c’était il y a une éternité maintenant et en plus j’ai déjà posté la photo sur Twitter, mais je pense qu’il est nécessaire que j’en fasse un article pour ce blog moribond), j’ai acheté du thé. Oui, je vous vois venir : « on s’en fout », criez-vous derrière votre ordinateur alors que vous buvez un Benco avarié. Et bien, dans ce cas, coupez le son de ce blog ! Oui, allez-y ! Pas de quoi avoir peur ! Vous savez : le monde ne s’écroulera pas(*).

    Bref, donc, pour ceux qui sont restés, j’ai acheté une boîte de thé au Carrefour Market en face du boulot (où — miracle sur la 42e rue — je n’ai toujours pas été viré). Je la trouvais bizarre cette boîte, son packaging ne me semblait pas correspondre à la promesse que j’attends d’une boîte de thé, mais c’était du Tetley avec les sachets à tirettes qui permettent de vider toute l’eau du filtre et c’est quand même bien pratique. Du coup, malgré ma réticence à l’acheter, j’ai quand même craqué.

    Revenu au bureau, j’ai mis la boîte de Tetley sur le rebord de mon bureau, histoire de voir ce qui allait se passer. Est-ce que j’étais le seul à m’être fait des idées ou bien y avait-il de la part de TATA (la firme qui commercialise le thé Tetley) une véritable bourde de packaging ?

    Tetley

    Ça n’a pas raté : deux personnes sur trois sont venues me demander pourquoi j’avais acheté des tampons périodiques. Et il faut reconnaître qu’on peut facilement s’y tromper :

    Tampax

    J’imagine comment ils en sont arrivés à cette merveilleuse idée :

    – Bon, les mecs, faut plancher sur le nouveau packaging de notre boîte de thé.
    – Ouééééé !
    – Alors, le thé c’est une boisson de… ?
    – GONZESSES !
    – Ouééééé !
    – Pas con !
    – Carrément !
    – Les mecs y boivent du CAFÉ !
    – Et de la bière !
    – Ouééééé !
    – Bon, et qu’est-ce qu’elles aiment les gonzesses ?
    – …
    – …
    – Le thé ?
    – Maurice, t’es con.
    – Les tampons hygiéniques ?
    – Elles… aiment ?
    – En tout cas, elles en achètent !
    – Pas con…
    – Donc, si… on fait une boîte…
    – Comme celle des tampons…
    – Peut-être qu’elles auront l’impression…
    – Que c’est pour elles ?
    – Carrément !
    – Et en plus, si ça se trouve, elles croiront acheter des tampons !
    – Et on double nos parts de marché !
    – LA CLASSE !
    – TROP FORT !
    – Ok et sur la boîte, à côté de notre pictogramme de la tirette, on met en gros : « EXTRA ABSORBANT ».

    Bravo les gars. C’est très réussi.

    (*) sauf si vous lisez ce post le 21 décembre 2012, là, je ne garantis rien.

    Une Grande erreur du marketing corrigée

    Le 2 juillet 2009 dernier, j’évoquais dans ma série (un peu à l’abandon en ce moment, on va pas se mentir) « Les Grandes erreurs du marketing » le cas « Anecoop » qui proposait « la pastèque sans pépins » avec un astérisque « Peut contenir éventuellement quelques pépins ». Fort de ma remarque, la société a élaboré une toute nouvelle race de pastèques mutantes (et sûrement tueuses, je n’ai pas tous les détails) qui n’aurait — cette fois-ci — pas de pépins. Comme le prouve la nouvelle campagne de pub dans le métro :

    Plus de pépin

    Miracle ! Plus d’astérisque ni de renvoi ! Voici enfin les VÉRITABLES pastèques sans pépins. La science vient de faire un GRAND pas. Reste une question inhérente : comment la pastèque se reproduit-elle si elle ne produit plus de graine ? Ou alors, c’est une pastèque mixée avec de l’ADN de pêche, comme ça, elle n’a plus un pépin; mais un noyau ? J’en sais rien. J’avoue que je ne sais pas si je dois vraiment me féliciter de mon impact dans le sens où par ma faute, on a sûrement pratiqué des manipulations génétiques pas très orthodoxes. Ma conscience s’en remettra, mais survivrons-nous à l’invasion de ces pastèques new age ?