L’autre soir (c’était hier), je regardais ma compilation de publicités de la journée (j’enregistre systématiquement toutes les pubs chaque jour et je me les regarde pour le plaisir, comme dirait Johnny Hallyday). J’aime bien découvrir les nouvelles réclames, c’est toujours un moment de bonheur où mon cerveau se liquéfie en smoothie framboise melon banane. À chaque fois, je suis sidéré par le talent des publicitaires. Faire parler des animaux pour vendre de l’Orangina : quel génie ! Confondre Schweppes et sexe : quelle subversion ! Déguiser un type en biscuit : quel brio !
Et donc hier, je découvre la nouvelle pub pour le nouveau soin correcteur de Lancôme, baptisé “Visionnaire”. Rien que ça. Une femme est filmée de face avec des tas d’effets récupérés d’une vieille version de Final Cut Express tandis qu’un homme nous parle de ce soin incroyable tout simplement “fondamental”.
Et le texte est un vrai bijou qui ne veut absolument rien dire : “Nouveau soin correcteur visionnaire. Un soin nouvelle génération conçu pour la perfection augmentée. La peau est transformée en temps réel. Rides, pores, texture de peau sont corrigés”. J’ai cru que Lancôme venait de racheter Photoshop.
Du vrai n’importe quoi. Vas-y que je te fous deux mots l’un à côté de l’autre, je ne sais même pas ce que ça veut dire, ça fait classe. Dans la liste proposée par l’agence de pub, il y avait aussi : “Le soin nouvelle génération conçu pour l’élégance aiguisée”, “le glamour velu”, “la sublimité audacieuse”, “la plénitude gaufrée”, “le charme majoré”. Mais c’est “Perfection augmentée” qui a gagné parce que c’était parfait pour cette pub nouvelle génération conçue pour la connerie masturbée.