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Catégorie : Au boulot

La DSI, ce panaris sur le doigt de Django Reinhardt

Préambule
Ceci est un pastiche. Que ce soit bien bien clair :

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Au boulot, depuis l’année dernière, nos dirigeants n’ont qu’une idée en tête : nous sim-pli-fier le travail. À cela, une raison simple : ils ont viré la moitié des salariés. Comme ils n’ont pas fermé la moitié des journaux, il faut bien faire le double de travail. Donc il est impératif de « fluidifier les flux de process interpersonnel » (ou une connerie du genre, je m’y connais assez mal en vocabulaire de bullshit manager marketeux).

Quoi qu’il en soit, il y a six mois, le Grand bond en avant a débuté par l’arrêt des commandes de coursiers par téléphone. Auparavant, nous appelions un opérateur qui nous demandait la date, l’heure et l’adresse de livraison, et roulez jeunesse. Dorénavant, c’est beaucoup plus pratique. On se connecte sur le site internet des coursiers avec un compte temporaire qu’on demande à l’assistante de direction. Là, on renseigne le type de course, l’adresse de départ et d’arrivée à formater exactement selon un codex inconnu (on y va à tâtons, à chaque validation, on regarde l’endroit qui s’affiche en rouge, preuve d’une mauvaise graphie et on tente une nouvelle nomenclature, jusqu’à ce que ça fonctionne), ensuite on coche (ou décoche) une dizaine d’options destinées à nous prévenir par SMS pour 4,50 euros supplémentaires que le coursier a récupéré le paquet et pour la bagatelle du double, s’il a bien été livré.

Ensuite, la société édite une facture que doit valider l’assistante de direction et elle passe dans les bureaux en te demandant si c’est bien toi Louloudu74, ton login temporaire obtenu au moment de la commande de la course.

Lim-pi-de.

Mais ça ne suffisait pas. Ce gain de temps incontestable devait pouvoir encore s’améliorer grâce à une autre opération autrement plus fréquente que la commande d’un coursier : l’impression de documents.

Jusqu’ici, on cliquait sur le bouton « Imprimer » depuis l’ordinateur. Ensuite, on se rendait devant le copieur et on récupérait son impression.

« Bien trop long. Où est l’efficacité ? Où est le dynamisme ? Tout ce temps perdu, mais c’est juste pas POSSIBLE », a hurlé la DSI (la DSI, ami chômeur, c’est la direction des systèmes informatiques, grosso modo, c’est un panaris sur le doigt de Django Reinhardt). Donc la DSI a eu une idée géniale : badger pour imprimer.

En pratique, dorénavant, tu cliques sur le bouton « Imprimer ». Tu vas devant le copieur. Tu badges. Tu sélectionnes « Secure Print ». Un tableau s’affiche avec toutes les impressions que tu as lancées. Tu cliques sur l’une d’entre elles. Tu attends que l’imprimante règle ses demi-teintes, puis tu patientes le temps de l’impression. Tu récupères tes papiers, tu sélectionnes l’impression, tu la supprimes (sinon, la liste devient longue comme le bottin) (plus personne ne sait ce que c’est le bottin, je suis au courant). Et surtout, tu te déconnectes, sinon ton compte pourrait être COMPROMIS.

Rien à dire. La productivité a fait un bond en AVANT. Merci la DSI !

Et puis, aujourd’hui, on nous change encore un truc qui va nous simplifier tellement la vie qu’on se demande vraiment comment on a pu vivre sans, bon sang, mais sérieusement, c’était l’âge de pierre encore hier. Nous étions les Cro-Magnon de l’entrepreneuriat français, nous sommes désormais Christophe Colomb foulant pour la première fois le continent américain.

Auparavant, on finissait de rédiger nos articles dans Word et on les glissait dans un dossier sur un serveur baptisé « Pour relecture ».

Non, mais ohhhhhhhh ! Tu te crois où, mec ? Au moyen-âge ? Réactualise, gars.

Dorénavant, nous avons basculé sur le merveilleux logiciel PUBLISHING NOW ! (le point d’exclamation est obligatoire, son oubli entraîne l’obligation de s’enfoncer une tige métallique dans l’urètre sous le regard des cadres de la DSI)

On termine le texte. On ouvre Firefox, on va sur l’outil de PUBLISHING NOW !, on se connecte avec son compte, on se rend sur le numéro en cours de fabrication, on cherche le dossier de l’article en question, on « active » la session avant de créer un nouvel « article » (tous les mots entre guillemets sont issus de la terminologie officielle de PUBLISHING NOW !) dans le trieur à l’intérieur duquel on copie et colle chaque partie de l’article selon la catégorisation « Surtitre / Titre / Auteur / Chapo / Texte / Encadré ». Puis on « envoie » sur le serveur l’article qu’on « termine » (l’expression consacrée, a priori très connue des Néerlandais, les éditeurs de PUBLISHING NOW !) pour le faire basculer en mode « vérification » que notre rédacteur en chef devra « valider » afin que l’article passe en mode « Pour relecture ».

Je ne sais pas comment ce journal a pu sortir 25 ans sans ces avancées technologiques qui ont révolutionné toute ma vie en moins de six mois.

Alors évidemment, quand j’ai demandé ma première augmentation après cinq ans de bons et loyaux services, on m’a rétorqué avec une justesse indéniable : « La modernisation de notre entreprise a épuisé les crédits de revalorisation des salaires, mais l’absence de réembauche grâce à notre productivité améliorée devrait permettre un maintien de votre emploi encore trois ans ».

Et j’ai reçu un mail pour m’inciter à partir préventivement à la retraite.

Cape d’invisibilité

La semaine dernière (« c’était un mardi » c’était un samedi), j’étais à la piscine Georges Hermant dans le cadre de la Nuit de l’Eau, mais on s’en fout, c’est pas là où je veux en venir, je place juste ici le contexte, car cette histoire respecte l’unité de temps, de lieu et d’action. Ouais, je suis le Boileau du blog.

Où j’en étais avec ces conneries ?

Donc, voilà, je suis où je suis, je m’occupe de glander tout en simulant une activité intense respectant un cahier des charges précis de fainéantise quand voilà-t-y pas que débarque quelqu’un que je connais. Un autre blogueur d’il y a mille ans, qui est journaliste, que j’ai vu plusieurs fois, avec qui j’ai déjeuné, avec qui j’ai parlé et tout ça et tout ça. C’est pas un ami à la vie à la mort, je l’ai probablement pas croisé depuis un an, mais je le range dans la catégorie des « gens que je connais par les Internets, mais que j’ai aussi rencontré dans la vraie vie et qui sont sympas et que j’aime bien revoir sans pour autant chercher à caler le rendez-vous avec Doodle ». Une catégorie assez large somme toute.

Bref, je m’approche de cette connaissance et je lui lance un « Hey [REDACTED] ! Ça me fait plaisir de te voir ! Comment ça va ? ».

Silence gêné en face.

Silence gêné de ma part.

[REDACTED] finit par répondre : « Pardon… Mais on se connait ? »

Silence embarrassé de ma part. Je me chante cette petite chanson dans la tête :

Nous reprenons :

– Euh… Ouais… Enfin, un peu… Romain… L’artichaut sur Twitter. T’vois ?
– Ahhhhhh. Oui, oui, oui. Bien sûr !

Quand tu en arrives au point où une connaissance se rappelle de toi par ton avatar sur un réseau social, c’est que tu as clairement raté ton personal branling.

Ma méthode miracle pour bien s’organiser

En près de vingt ans de carrière professionnelle de haut niveau où j’ai côtoyé les meilleurs (c’est-à-dire principalement moi-même, le reste de l’univers étant composé majoritairement d’abrutis), j’ai eu l’occasion d’appréhender de nombreuses méthodes d’organisations afin d’améliorer ma productivité dans le cadre d’une synergie entre effort et réconfort.

Cette expérience me permet aujourd’hui de prodiguer d’excellents conseils aux entreprises en mal d’efficacité. Et parce que je suis sympa, j’ai décidé de partager avec les lecteurs de mon blorgue mes notes de service sur de célèbres méthodes créées – souvent par des charlatans – soi-disant pour travailler mieux. Si la lecture de cet article vous a apporté quelque chose, n’hésitez pas à faire une donation PayPal ou Bitcoin. Mon pseudo : onissouakimalypanse.

1. La méthode des « 5 minutes »

J’ai découvert cette méthode aux termes d’heures de pérégrinations sur le web. Son concepteur a un credo assez audacieux : si ce que vous devez faire ne nécessite pas plus de cinq minutes, alors faites-le.

Sur le principe, c’est génial, parce qu’on fait PLEIN de choses, mais cette méthode a un GROS défaut, c’est que pratiquement tout ce qu’on doit réaliser dans la vie prend en moyenne cinq minutes. Descendre les poubelles, répondre à un mail, étendre le linge, nettoyer une casserole, téléphoner à mamie, changer la couche du petit dernier, faire l’amour (oui, ça me prend cinq minutes). En revanche, allumer la console pour jouer à GTA V, opération qui me prend entre quinze et vingt minutes (« Une mise à jour de 8 Go est disponible, voulez-vous la télécharger ? » « Non ? Vous ne voulez pas la télécharger ? » « Si vous ne la téléchargez pas, vous ne pourrez pas jouer, voulez-vous la télécharger ? » « Oui ? » « Oui ! »), est impossible.

Verdict : nul.

2. La méthode « Pomodoro »

Elle se base sur le même principe que la méthode des cinq minutes, mais cette fois-ci, les tranches durent 25 minutes. Pour faire clair, on passe de : « Ça me prend cinq minutes, je le fais » à : « Je me donne 25 minutes pour le faire ».

Et alors, là, c’est YOLO. Parce que 25 minutes, c’est ou trop long ou trop court pour faire quoi que ce soit. Exemple : se brosser les dents -> 25 minutes ; regarder la télé -> 25 minutes ; faire des recherches pointues pour son travail -> une semaine ? Mais non, triple buse ! Avec la méthode Pomodoro -> 25 minutes. Et quel que soit le résultat, au bout de 25 minutes, c’est obligatoire, tu lâches ton stylo et tu te barres. Je l’ai fait dans plusieurs réunions, l’effet est garanti.

Mais pourquoi 25 minutes ? A quoi ça correspond ? L’explication est digne de l’Église de scientologie. C’est parce que 25 minutes, c’est le temps nécessaire pour faire cuire des tomates afin d’en faire une sauce pour les pâtes. Et, dans la grande tradition de l’alimentation vivante à base de graines germées qui nous dit que « si c’est bon pour la nature, c’est que c’est bon pour nous aussi », les spécialistes de l’organisation ont accouché de cette équation stupéfiante : 25 minutes pour faire une sauce = 25 minutes pour écrire une thèse sur la mise en œuvre des référentiels techniques dans le cadre de la régulation des risques nucléaires en cas d’inondation. CQFD.

Verdict : attendez, ça cuit.

3. La méthode GTD

C’est la méthode la plus célèbre. On la doit à David Allen, j’avais même acheté son livre : « S’organiser pour réussir ». Le premier chapitre évoquait les fournitures à trouver avant même de commencer. Il fallait des chemises, des crayons de couleurs, des étiquettes et surtout des bannettes, mais en « format italien », c’est-à-dire de manière à pouvoir glisser les dossiers dans le sens de la longueur et non de la largeur. Bah, va trouver des bannettes comme ça chez Office Dépôt, et reviens me voir, hein. Im-pos-si-ble. Je ne suis pas allé plus loin. Car, outre ce problème de matières premières, indispensable pour bien débuter en GTD (qui veut dire « Get Things Done », mais il n’y a rien de plus faux), la méthode est très compliquée.

Il faut lister ses projets, puis lister dans chaque projet, les étapes nécessaires à son avancement et, à chaque étape, il faut associer un « contexte » (l’endroit où l’étape peut se réaliser). J’avais fait un projet « Faire les courses ». Il y avait en première étape : « Vider le frigo et jeter ce qui est pourri » dans le contexte « Maison », puis en seconde étape : « prendre une feuille de papier » dans le contexte « Bureau », puis en troisième étape : « faire la liste des achats » dans le contexte « WC », puis en quatrième étape : « acheter les victuailles » dans le contexte « Supermarché ». Un vrai bordel.

Verdict : dans le contexte « casse-couille », cette méthode est championne.

4. Ma méthode

Forcément, à force d’essayer les méthodes des autres, j’ai fini par développer la mienne. Celle-ci s’est montrée d’une efficacité redoutable dans le cadre de l’organisation de ma vie. Elle est à mon image, simple et sophistiquée.

Il vous faut une feuille de papier. Prenez la feuille, ramenez l’un des angles de la feuille vers le bord opposé de manière à faire un carré. Coupez la partie qui dépasse. Pliez l’autre diagonale de la feuille. Ramenez chaque coin vers le centre, ça fait une jolie enveloppe. Pliez chaque coin à nouveau et rabattez au centre les extrémités. Dépliez l’intérieur vers l’extérieur, ressortez les coins, retournez le pliage, pliez vers l’intérieur en deux et tirez de chaque côté. Et voilà :

Un joli bateau

Certes, vous n’avez atteint aucun des objectifs planifiés pour la journée, mais vous avez dorénavant un très joli bateau.

C’est flou

J’ai toujours exécré les blogueurs qui font des notes pour dire « Bon, j’ai changé la moquette, c’est plus joli. Comment vous trouvez maintenant ? ». Ensuite, en général dans le même post, ces blogueurs nous serinent avec des laïus pourris : « Maintenant, je vais pouvoir vraiment me consacrer à la rédaction de billets de fonds, une activité que j’avais mise de côté car je n’étais pas satisfait à 200% du design. Je n’ai plus de raison de procrastiner, LOL ». Genre, c’est parce qu’ils viennent de refaire la peinture sur les murs que d’un seul coup l’inspiration va leur revenir comme un 15 tonnes dans la gueule de Coluche.

Moi, je suis pas de ce genre de mec. J’ai pas refait la déco du blog, j’ai juste changé le thème. On pourrait appeler ça un changement de déco, mais c’est en réalité, c’est un changement en profondeur. Si j’étais un exécutif d’Apple, je vous dirais quelque chose comme : « C’est la meilleure façon qu’on a de surfer sur ce blog. Boum. It just works ». Enfin, bon. C’est pas moi qui ai codé le thème, je l’ai acheté à des gens qui savent faire (et non, c’est pas Upian qui s’en est chargé, même si j’aurais aimé, mais j’ai pas les moyens). C’est du « Responsive Design ». En gros, ça veut dire que ça va mettre plus de temps qu’avant à se charger sur ton téléphone portable. Ça s’appelle le progrès. Get used to it. Ça ne m’empêchera pas de ne rien poster comme avant. Mais ça me permet de tester toutes les nouvelles options de WordPress, et c’est totalement fascinant. Par exemple, on peut intégrer directement une vidéo :

Whaouhou.

Cette vidéo nous apprend des choses très intéressantes en plus. Par exemple, savais-tu qu’il fallait 2 heures pour télécharger l’intégral du Los Angeles Times en 1981. Quand tu penses où en est 30 ans plus tard, ça fout les jetons, non ?

Ce que j’aime le plus dans ce reportage (qui n’a d’ailleurs rien de neuf, puisqu’il est sur YouTube depuis 2008), c’est l’enthousiasme des mecs à la fin qui t’expliquent que « ça ne risque pas de rapporter de l’argent, mais vu que ça n’en coûte pas beaucoup… ». Eh bien une génération plus tard, le web ne rapporte toujours pas beaucoup d’argent. Mais à un détail près. Aujourd’hui, ça en coûte beaucoup plus qu’avant.

La Stratégie de l’évitement

Je suis atteint par un mal incroyable, c’est une vraie détresse en soi, j’ai aucune idée pour écrire sur ce blog (et en vrai, j’en avais déjà pas beaucoup avant).

Je réfléchis à des trucs, j’ai envie de faire plein de choses et puis paf, quand arrive le moment, c’est le vide, l’absolu, je pense plus à rien, toutes les idées s’envolent, et le poids de la fainéantise s’abat sur mes épaules comme la patte d’un chat sur une souris encore agonisante. Alors, j’ai qu’une envie c’est de dormir.

Je n’ai pas compris ce qui m’affectait alors j’ai cherché sur Doctissimo. J’en suis revenu avec un cancer de l’hypothalamus. J’ai passé un scanner, mais non. Pas ça. J’ai pensé à l’aboulie. Et non, non plus. Finalement, c’est plus dramatique encore (si, si). C’est ce qu’on appelle la « stratégie de l’évitement » : quand je dois faire quelque chose que je n’ai pas super envie de faire, c’est irrémédiable mes paupières se ferment toutes seules. Et ce n’est même pas la peine de lutter, le sommeil m’attire indubitablement.

Par exemple, chaque jeudi, je dois préparer la conférence de rédac du lendemain sur des sujets aussi captivants que « la clé de douze, sa vie, son œuvre », « le système métrique, cet inconnu » ou bien encore « les clous, oui, mais pourquoi ? ». En vrai, je travaille dans un magazine généraliste, mais comme je suis arrivé avec la caution « le mec technique », j’écope de tous les sujets sur le domaine, domaine qui s’élargit assez facilement à « tous les sujets qui n’intéressent pas » : du nucléaire à la maladie d’Alzheimer.

Eh bien quand arrive le moment de préparer la conf, j’ai les yeux qui tirent vers le bas avec l’irrémédiable envie de poser ma tête sur le revêtement froid et glacé du bureau. C’est bien le seul moment où la perspective d’écrire sur ce bloug me semble moins exténuante que d’habitude. C’est d’ailleurs pour ça que je viens de le faire.

Mais cette stratégie, je l’utilise pour tout le reste. Un programme qui m’intéresse pas à la télé, paf, je m’endors, poser une RTT pour passer à la banque, zou, une sieste pour attendre qu’elle ferme…

Le vendredi, après la conf évoquée au-dessus, en général, on prépare le bouclage du journal. Chaque semaine, on a ce qu’on appelle la Polémique de la semaine. En gros, on prend un sujet en vogue à quatre heures du bouclage et on doit trouver une question et deux intervenants, un qui dit « oui », l’autre qui dit « non ».

Quatre heures, c’est court. Très court. Et souvent, ça tombe sur ma gueule. Mais pire, il y a un catch-22 dans l’affaire. C’est que – outre un délai restreint – le sujet n’appelle que rarement un véritable opposé.

Si c’était « Mangez-vous des salsifis en toutes saisons ? », on pourrait assez facilement trouver un type qui dirait : « Ah oui, moi, je m’en bâfre toute l’année » et un autre qui raconterait : « Beurk, c’est trop crade ». Mais non, bien sûr. Nos sujets, c’est plutôt le genre : « Le radis est-il un légume ? ». Alors, on trouve un jardinier qui nous dit : « Bah… Euh… Oui ». Et là, vas-y, rame pour trouver un type qui te soutient mordicus que « non, le radis n’est pas un légume, c’est de la VIANDE ».

En général, on trouve un pauv’gars qui dit : « bah, euh, je sais pas ». Et là, paf, nous, on titre : « Le radis est-il un légume ? Machin dit : ‘NON, je crois pas' ».

Et à chaque fois que j’ai à m’occuper de cette page, je vis les mêmes phases que pour un deuil :
1. le déni : « Non, mais y a pas de sujet, là, c’est n’importe quoi »
2. la colère : « Bon, je le fais, mais c’est VRAIMENT N’IMPORTE QUOI »
3. le marchandage : « quelqu’un a le numéro d’un jardinier dans son calepin ? »
4. la dépression – qui est en fait chez moi une grosse fatigue et une forte envie de dormir déjà évoquée ci-dessus –
5. l’acceptation, j’écris l’article.

Donc, voilà, en somme, quand je déprime, je fatigue et c’est une stratégie d’évitement qui fonctionne assez mal, puisque je fais quand même ce que je veux éviter.

(oui, je sais plus vraiment où je voulais en venir, j’espère que ça se remarque pas trop).